Peut-on se lasser de voir un objet trop souvent ?

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi plus on était exposé à un objet, plus celui-ci avait généralement tendance à nous paraître familier ? Cette évidence s'explique par la formidable capacité de notre cerveau à traiter les informations.

En fait, plus un sujet est exposé à un même stimulus, plus il va développer un sentiment de familiarité vis-à-vis de celui-ci, tout simplement parce que le traitement de l’information devient de plus en plus fluide et facile à effectuer pour la joyeuse bande de neurones qui s’agite dans nos cortex. Techniquement, le sujet va pouvoir s’appuyer sur un schéma mental qu’il a déjà établi antérieurement : on appelle cela « l’heuristique de familiarité ». En s’affranchissant de la mobilisation de ses ressources attentionnelles (bref, en ayant de moins en moins à réfléchir, puisqu’il a déjà connaissance de l’objet), le sujet aura plus facilement tendance à produire des actions et réactions automatiques - en opposition à des actions contrôlées - qu’il aurait besoin de produire face à un objet inconnu. Pour faire simple : notre cerveau s’habitue et assimile le stimulus comme une évidence. Mais que se passe-t-il si on le voit trop souvent ?

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Certaines études établissent que plus on serait soumis à un même stimulus, plus forte serait la probabilité de l’apprécier in fine (une théorie nommée « effet de simple exposition » qui, notez-le au passage, ne marche pas forcément avec ses collègues de bureau ou sa belle-mère). Alors oui... mais non. Enfin, ça dépend. La théorie bifactorielle explique qu’en réalité, être exposé très régulièrement à un stimulus ou un objet va être à l’origine de deux tendances opposées : SOIT accroître le sentiment de préférence vis-à-vis de l’objet en lui conférant une dimension rassurante (l’effet d’habituation contribuant à la réduction de l’incertitude), SOIT au contraire, diminuer cette préférence en générant de la lassitude et de l’ennui (un peu comme si vous aviez atteint un niveau de satiété, pif pouf ventre plein, merci mais je n’ai plus faim).

Voir régulièrement un objet peut donc nous rendre plus attaché ou plus indifférent à celui-ci. Selon Stang (qu’on ne connaît pas personnellement, mais on a beaucoup étudié ses travaux de 1975 sur le sujet), tout cela dépendrait intrinsèquement du niveau d’apprentissage de l’information par notre cerveau.

Ainsi, lorsque ce dernier est confronté à un stimulus complexe ou nouveau, il lui faudrait un nombre certain d’expositions avant d’atteindre un niveau de satiété et donc, de lassitude.

En revanche, un stimulus peu complexe aurait plus de chances d’être rapidement perçu comme familier, et nécessiterait relativement moins d’expositions pour qu’une habituation, et donc de l’ennui, soit atteinte.

Voir régulièrement un objet peut donc nous rendre plus attaché ou plus indifférent à celui-ci. Selon Stang (qu’on ne connaît pas personnellement, mais on a beaucoup étudié ses travaux de 1975 sur le sujet), tout cela dépendrait intrinsèquement du niveau d’apprentissage de l’information par notre cerveau.

Ainsi, lorsque ce dernier est confronté à un stimulus complexe ou nouveau, il lui faudrait un nombre certain d’expositions avant d’atteindre un niveau de satiété et donc, de lassitude.

En revanche, un stimulus peu complexe aurait plus de chances d’être rapidement perçu comme familier, et nécessiterait relativement moins d’expositions pour qu’une habituation, et donc de l’ennui, soit atteinte.

Une fois le mécanisme d’apprentissage achevé, un sentiment de satiété et d’ennui donneraient donc lieu à une diminution du plaisir ressenti à l’égard du stimulus. Du lien entre la familiarité, l’habituation et l’ennui... Voilà comment fonctionne, dans notre cerveau, la relation que nous entretenons avec les objets qui nous entourent !